Faire vivre la mémoire du Territoire : l’exposition « Trubert, Père et Fils »

Eugène Trubert, le père, Conseil général des Landes pendant 5 ans et maire de Saint-Barthélemy pendant 26 ans, a financé la construction de nombreux bâtiment de la commune, la dotant d’un patrimoine riche et remarquable. Maurice Trubert, le fils, a été diplomate mais s’est également consacré à l’écriture, à la musique, au théâtre et à la poésie.
Montée de toute pièce par la Communauté de communes du Seignanx, cette exposition s’appuie sur les photographies prises par les deux hommes au cours de leur vie. 5 000 photos ont été retrouvées par la famille dans la maison Lapègue, une grande demeure de Saint-Barthélemy reconnaissable par ses murs roses. La famille Chauchat, descendante des Trubert, les a alors confiées aux Archives Départementales des Landes qui ont pu restaurer 4 000 d’entre elles.
« Ces photos sont un témoignage incroyable de la vie à de l’époque. De la vie de la bourgeoisie mais également de la vie dans les champs et au village. Elles nous permettent de replonger dans la mémoire des barthes, du Seignanx et de ses habitants » précise Isabelle DUFAU, Présidente de la Communauté de communes.
C’est suite à une lettre que lui a adressée l’association « Les Amis de Maurice Trubert », que cette exposition est née. Son objectif : faire découvrir le destin incroyable de ces deux hommes et leur œuvres artistiques (photographiques, architecturales, musicales, …). En effet, la valorisation de la mémoire du territoire, de ses richesses et de son patrimoine est une des actions phares de la Communauté de communes depuis deux ans.
En plus de l’exposition, un concert exceptionnel et inédit des œuvres de Maurice Trubert a été donné dans la très belle église de Saint-Barthélemy par l’ensemble orchestral « Vain Désir », du nom d’une des compositions de Maurice Trubert.
Cet ensemble, créé par un des descendants Trubert, Aymeric Chauchat, s’est lancé le défi de faire revivre les partitions retrouvées et poèmes oubliés du compositeur.
Dans le choeur de l'église, ils ont joué les partitions longtemps oubliées de Maurice Trubert, le 24 février 2023, à Saint-Barthelemy.
En complément de cette exposition, les Archives Départementales des Landes ont mis en ligne le fond photographique des œuvres des Trubert dans le courant du mois de mars. Chacune et chacun peut y découvrir la vie de ces deux hommes à travers les nombreux clichés qu’ils ont pris. Une belle façon de découvrir le Seignanx de la seconde moitié du 19ème siècle et d’honorer leur mémoire.
Retrouvez ici le fond des archives.
« Trubert, Père et Fils » : qui sont-ils ?
Eugène Trubert : le père
Pierre Eugène TRUBERT est né le 13 juin 1819 à Paris. Après avoir vécu à Paris, il s'installe à Saint-Barthélemy à la maison Lapègue. Il est élu maire de la commune le 9 février 1866 et conseiller général des Landes de 1876 à 1888. Malgré les ressources très modestes de la commune de Saint-Barthélemy, il fit adopter au conseil municipal d'importants travaux dont il assurera la direction et le financement. C'est ainsi qu’il réalisa les constructions de l’église actuelle de la commune ( de style néo-gothique), du presbytère, de la mairie, de l’école te de l’agrandissement du cimetière.
Décédé le 25 avril 1894 à Biarritz, il est inhumé au cimetière de Saint-Barthélemy.
Maurice Trubert : le fils
François Joseph Étienne Maurice TRUBERT, né le 25 juillet 1857 dans le 8e arrondissement de Paris et mort le 20 mars 1922, est un diplomate, musicien et poète français.
Licencié de droit à la Sorbonne, Maurice Trubert entre dans le corps diplomatique et occupe successivement les fonctions d’attaché puis de secrétaire d’ambassade à Constantinople, Vienne, Washington, au Monténégro puis au Brésil (1902-1904).
Il est également l’auteur de nombreux recueils de poésie (Le bohémien, Les chants du midi, Le temps et l’amour, Les chants du cœur). La somme de ses poèmes de jeunesse est publiée sous l’intitulé « Rêves et réalité »s en 1895 (réédité en 2013 chez Hachette BNF). Il est également l’auteur de récits (La mendiante turque) et d’une pièce de théâtre, « Une mère » (1893), dont le rôle-titre est joué par Sarah Bernhardt au Théâtre de l’Odéon.
Pianiste et organiste, Maurice Trubert a composé plusieurs mélodies sur ses propres poèmes et est également l’auteur de plusieurs pièces pour piano. Plusieurs compositeurs de son temps empruntent également ses poèmes pour les mettre en musique (Francis Thomé, Gaston Lemaire, Guy de Kervéguen, etc.).
Après avoir mis un terme à sa carrière diplomatique en 1906, il s’installe à Biarritz, où il a fait construire la « villa Nancy ». Il se consacre aux arts et aux lettres et préside la Société des Arts et des Lettres de Bayonne et de la Côte basque. Il publie en 1913 ses « Impressions et souvenirs d’un diplomate » (éd. Perrin), dans lesquels, sans révéler de secrets diplomatiques, il dresse de rares portraits de chefs d’État (le sultan Abdul-Hamid II, l’empereur François-Joseph, le roi Nicolas du Monténégro, le président Mac Kinley) et se montre fin observateur de la haute société. Il y fait des récits de ses voyages et décrit les coutumes et traditions populaires des pays visités.
Il crée en 1921 une fondation auprès de l’Académie française chargée de décerner un prix biennal à un auteur français âgé de moins de trente ans (le prix Maurice-Trubert).
Maurice Trubert consacre les dernières années de sa vie aux mutilés de guerre, veuves et orphelins. Resté très attaché à ses origines landaises et revient régulièrement à Saint-Barthélemy et à Biaudos.
Il décède à Biarritz en 1922. Célibataire et sans enfant, il est inhumé au cimetière de Saint-Barthélemy où il possédait une propriété familiale.