Valoriser le patrimoine naturel

Le territoire du Seignanx se décompose en trois secteurs écologiques bien distincts.

La façade littorale

A partir de la façade atlantique on distingue trois unités écologiques ayant chacune leurs caractéristiques physiques et biologiques propres :

La dune

Elle regroupe la partie dunaire (haut de la plage, dune embryonnaire, dune blanche, dune et lette grise) et la frange forestière

Intérêt écologique

Certaines espèces végétales présentes sont protégées (Liste nationale), et d'autres, comme le lis matthiole, constitue sur la dune d'importantes colonies (l'une des plus importantes de France) (source ONF).

Le Lézard ocellé est protégé aux niveaux National et Européen et la population observée sur le milieu dunaire au niveau de la commune de Tarnos constitue la limite sud de sa répartition sur la façade atlantique française (source ONF).

Menaces

Le piétinement empêche la végétation de se fixer. Lorsqu'il n'y a pas de végétation, le vent emporte le sable vers l'intérieur des terres et la dune avance. La forêt et les habitants situés derrière sont ensevelis et la dune, qui en temps normal protège contre les intempéries, devient ennemi.

La forêt dunale

Formée de la forêt de protection et de la forêt de production, elle constitue l'unité végétale principale des deux communes littorales du Seignanx, Ondres et Tarnos. La gestion de la forêt domaniale est assurée par l'ONF.

 Intérêt écologique

 A la pinède sèche est associé un cortège floristique très caractéristique ; ajonc d'Europe, genet à balai, arbousier, bruyère cendrée, callune …

 La pluristratification végétale accroît le nombre d'espèces en offrant des biotopes diversifiés : espèces cavernicoles, espèces liées au sous-bois, aux feuillus dont certaines sont protégées (protections nationale et européenne) : milan noir, engoulevent d'Europe, huppe fasciée…

Cet habitat est également fréquenté par les chauves-souris (Chiroptères), du moins par les espèces inféodées à la forêt comme les noctules,  le pipistrelle de Kulh et les oreillards,  tous protégés (protections nationale et européenne).

Les zones humides d'arrière-dune

Ces zones sont situées dans la dépression d'arrière dune, au milieu de la forêt dunale, correspondant à l'ancien lit de l'Adour. Elles comprennent notamment les étangs de la Piste, du Métro et de la Baleye (Commune de Tarnos), ainsi que le lac Noir (commune d'Ondres). L'alimentation hydrique provient des cours d'eau, de la nappe phréatique et de la pluviométrie. Les conditions climatiques conditionnent donc les niveaux d'eau et on observe une forte amplitude avec un assèchement en été et de grosses inondations en hiver.

 Intérêt écologique

Les zones d'arrière dune du Seignanx sont situées sur un couloir de migration et constituent de ce fait une zone d'hivernage importante pour de nombreuses espèces inféodées aux milieux aquatiques.

Menaces

La présence de la jussie, espèce exotique envahissante, est favorisée par un assèchement partiel des plans d'eau en été.

Les zones de coteau et de plateau

Ce sont les zones où se situent les parties urbanisées du Seignanx. Le coteau (ou sequé) se différencie du plateau par un rétrécissement des parties planes, une pente prononcée et un paysage plus vallonné.

Les espaces forestiers occupent la grande majorité des parties non urbanisées et sont composés essentiellement de peuplements à base de chêne pédonculé, de pin maritime, et de frêne. Ces boisements de chêne pédonculé sont appelés chênaie atlantique à chêne pédonculé. Le chêne pédonculé peut être seul (Chênaie) ou en mélange avec le Pin maritime (Chênaie-pinède) ou le Frêne (Chênaie-frênaie).

La chênaie se rencontre préférentiellement sur la zone de plateau et sur les versants du relief, sur des sols bien drainés plus ou moins acides.

 Elle se présente généralement sous la forme de futaie, le chêne pédonculé y est associé à d'autres essences arborescentes : le châtaignier, le merisier, le hêtre plus rarement,...

La strate arbustive est composée de noisetier, d'aubépine, de bourdaine, de houx, de cornouiller sanguin…

La strate herbacée est plus riche que celle de la chênaie acidiphile.

Intérêt écologique

La forêt est utilisée par l'avifaune avec notamment la présence de grands rapaces diurnes (bondrée apivore, Milan noir) ou nocturnes (chouette hulotte , ainsi que de nombreuses espèces de passereaux, et de picidés). De plus, la présence d'arbres creux constitue des abris traditionnels pour les chiroptères (Chauve-souris).

La chênaie est par ailleurs l'habitat principal du chevreuil, et plus exceptionnellement du sanglier. On y rencontre également une population non négligeable de petits carnivores tels que : le blaireau, la genette, la martre, le renard…

 

Cours d’eau, étangs et zones humides

Le Seignanx est parcouru par un réseau hydrographique dense auquel sont associés des vallons humides plus ou moins profonds à substrat argilo-tourbeux. Ce système hydraulique se rattache à deux bassins versant principaux :

  • le bassin versant du Boudigau draine la partie nord
  • le bassin versant de l'Adour draine la partie sud.

Les fonds de vallons humides sont assez étroits et presque toujours occupés par des boisements humides alluviaux : Aulnaie, Aulnaie-frênaie ou Aulnaie-saussaie...

Intérêt écologique

L'Aulnaie abritant de nombreux végétaux spécifiques va jouer un rôle d'abris, de source de nourriture et de lieu de reproduction pour la faune aquatique et la faune terrestre : odonates, batraciens, reptiles : Cistude d'Europe (protection nationale et européenne).

Les marais boisés procurent des zones de refuge pour certaines espèces représentant un véritable enjeu patrimonial, et protégées au niveau national et européen comme la Loutre (Lutra lutra) et le Vison d'Europe (Mustela lutreola). Dans le Seignanx, ce dernier est présent et utilise préférentiellement les aulnaies à carex et saussaies.

L'Aulnaie a également un rôle important sur le plan hydraulique dans la rétention de l'eau en période de forte pluviométrie et limite ainsi les risques d'inondation des habitations riveraines. Elle est également utile dans la lutte contre la pollution des eaux et notamment dans la rétention des nitrates, des phosphates, des pesticides, des engrais, des MES et des métaux lourds (plomb, mercure, cadmium, zinc, etc.). On parle de zone tampon ou de filtre.

Menaces

Les cours d'eau parcourant l'ensemble de ces vallons peuvent être exposés à des risques de pollution d'origine agricole (nitrates), mais aussi industrielle (métaux lourds, MES,…) pouvant induire outre des phénomènes de mortalité, des perturbations au niveau de la composition et la diversité floristique.

Ces ruisseaux sont également soumis à d'importantes accumulations de vase ou de sable. En effet, le faciès sableux des Landes induit un drainage permanent de ces matières par le réseau hydrographique, ce qui provoque à terme le comblement des cours d'eau et des plans d'eau.

L'invasion de la jussie (Ludwigia peploïdes) accentue la rétention des sédiments en jouant le rôle de piège à sable, et intervient par ailleurs notablement sur l'écoulement des eaux.

L'aspect naturel et la qualité paysagère de ces vallons peuvent être altérés par la présence ponctuelle de déchets et de zones de dépôts sauvages sur les berges, ainsi que par la présence d'embâcles.

Le captage des eaux de ces ruisseaux pour l'irrigation des champs en période estivale peut engendrer à terme des problèmes de disponibilité en eau.

Les Barthes de l'Adour

Les Barthes de l'Adour sont de vastes plaines alluviales situées de part et d'autre de l'Adour et de ses affluents. Entre les communes de Pontonx sur l'Adour (au nord-est) et de Tarnos (au sud-ouest), elles couvrent environ 10 000 ha en formant un cordon de 80 kilomètres de long dont 2 000 ha se situent sur le territoire du Seignanx. Elles représentent 30% des zones humides des Landes. Le périmètre des barthes est délimité par la courbe de niveau de 2,5 m correspondant à la côte de la crue de 1952.

Les Barthes présentent une morphologie particulière et originale :

  • Barthe basse : cuvettes formées au pied du bassin-versant, où stagne l'eau une grande partie de l'année. Cette dernière est entretenue essentiellement par fauchage et pacage. Ce sont des zones très intéressantes pour les oiseaux d'eau, comme les canards, les oies, les bécassines… et l'homme y pratique la chasse.
  • Barthe haute : terrains légèrement exhaussés par l'accumulation des alluvions (jusqu'à 7 mètres) situés entre le lit mineur de l'Adour et la barthe basse. Cette zone, particulièrement riche, permet l'activité agricole (culture de maïs et pacage) et la récolte du foin pour les animaux (vaches, chevaux lourds et poneys landais). C'est également sur la Barthe haute que l'homme a installé ses habitations sur la bande de 20 à 50 m longeant l'Adour, abritées des marées par les digues.
  • Le coteau : terre plus sèche, le coteau permet de l'élevage et des cultures plus diversifiées : maïs, vignes, foin, maraîchage, cultures florales, …c'est également sur les coteaux que sont la plupart des bourgs.

Plusieurs types d'habitats constituent les Barthes

  • Les boisements :  Ce sont des boisements humides à aulnes et saules dominants, sous forme de taillis et de taillis sous futaie. Ils se développent dans la Barthe basse.  Les essences principales sont l'aulne glutineux, le saule blanc et saule cendré, le frêne.

Des peupleraies sont également présentes dans la barthe haute et basse.

  • Les milieux ouverts : Les prairies naturelles pâturées : Présentes dans la barthe basse, elles sont inondées durant toute la période hivernale. Elles sont entretenues principalement par le pâturage (poneys landais et bovins).
  • Les prairies de fauche et zones cultivées : Il s'agit des prairies semées et cultures de maïs situées sur la barthe haute. Du fait de leur artificialisation, ces milieux présentent un intérêt écologique très faible.
  • Les tourbières : Il s'agit des tourbières situées sur la commune de St Laurent de gosse : tourbière du grand moura de Montrol (147 ha), de Passeben (75 ha) et du moura de Bignau (41 ha).

Ces tourbières étaient exploitées jusqu'à récemment pour leur tourbe (1960 pour Passeben, et 1996 pour Montrol).

Plusieurs milieux se différencient :

  • des zones à sphaignes actives (situées dans les zones dépressionnaires et les canaux), présentant des espèces végétales caractéristiques (protégées pour la plupart) : Drosera intermedia, Drosera rotundifolia, Rhynchospora alba, Spiranthes aesticalis, Eriophorum angustifolium
  • des zones à sphaignes évoluées voire sénescentes (zone centrale), caractérisée par une colonisation importante par les plantes herbacées : Molinie (Molinia caerulea), et arbustive : Piment royal (Gale palustris),…
  • Des zones à Fougère aigle (Pteridium aquifolium) localisées sur les talus et peu diversifiées.

 

Les milieux inondés: Les marais, mares et canaux

Les mares plus ou moins temporaires peuvent héberger des plantes rares telles que la fougère d'eau à quatre feuilles, la pilulaire,… Les canaux, quant à eux, hébergent l'hibiscus des marais très belle plante endémique des Landes protégée.

Intérêt écologique

La mosaïque de milieux ouverts et boisés permet une grande diversité d'espèces animales et de fortes densités de population. La présence d'espèces rares renforce l'intérêt patrimonial de ces milieux : cistude d'Europe, loutre, vison d'Europe.

Les nombreuses prairies inondées en hiver constituent des sites importants de frai du brochet. Les réseaux de canaux qui alimentent la réserve sont des zones de grossissement de l'anguille.